La semaine dernière, un grand débat animait les réseaux sociaux : fallait-il remettre nos enfants à l’école ? A la lecture du protocole sanitaire, d’une soixantaine de page, destiné aux enseignants, rien n’était moins sûr…
Cette semaine, une autre forme de débat a pris forme, notamment à la suite de photos diffusées par les médias : quelle idée d’envoyer nos enfants dans ces prisons-écoles, où ils allaient être privé de leur liberté d’être libre…? Quels parents, assez conscients, pouvaient accepter cet état de fait ?
Et bien nous faisons partie de ces parents. Oui nous avons fait le choix de remettre nos enfants à l’école en pleine conscience (je ne vous parle ici que de mes primaires). Et non ce n’est pas de la maltraitance, comme nous avons pu le lire ici ou là, et non ce n’est pas non plus de l’inconscience ou une volonté affirmée de les priver de liberté. Et à l’issu d’une presque semaine de classe, elles vont très bien merci !
Le sujet fait tellement débat depuis quelques jours sur les réseaux sociaux que j’ai l’impression de retrouver ce sujet du sein/biberon qui déchaîne tant les passions ! Et qui se conclut souvent : « chacun fait au mieux pour ses enfants »
Bien sûr que nous avons réfléchi avant, bien sûr qu’on aurait pu les garder à la maison en « sécurité » (en s’organisant autrement parce que moi j’ai repris le chemin de ma classe).
Bien sûr qu’ils auraient pu continuer à courir dans le jardin, travailler dans leur chambre, jouer ensemble, interagir dans leur cercle fraternel …bien sûr qu’on aurait pu continuer à les laisser dans ce carcan rassurant. Parce que finalement cet espace, notre maison (avec la chance d’avoir un jardin) n’est-il pas un carcan pour des enfants de 3, 7 et 8 ans qui rêveraient de grands espaces et d’interactions sociales avec le monde extérieur ? N’est-il pas là les priver de liberté que de les laisser entre les quatre murs de notre maison ? Et quel est le lieu où l’enfant a le plus d’interactions ?
A aucun moment nous n’avons remis en doute le travail des enseignants et le bien fondé de ré-ouvrir leur école. A aucun moment nous n’avons douté de leur volonté de bien faire dans l’intérêt des enfants. L’intérêt des enfants, parfois bien loin de leur propre confort de travail et de leurs peurs aussi. Nous avons choisi de faire confiance à l’équipe enseignante et à la municipalité.
Je ne dis pas que ce n’est pas triste de laisser son enfant sur une croix, dans un cercle (ou tout autre) le matin (je l’avoue sans faiblesse, le premier matin je ne faisais pas la maligne). Je ne dis pas que les priver de contacts physiques avec leur camarade est une chose idéale. Je dis juste que nous ne voyons pas les choses avec leurs yeux !
Donnez un carton à un enfant, il se construira un nouveau royaume
Donnez un stylo à un enfant, il s’inventera mille histoires.
Donnez une craie à un enfant, il se dessinera un nouveau monde.
L’enfant a cette immense chance d’avoir l’esprit curieux, ouvert, disponible…L’enfant est inventif, créatif, il imagine avec ceux qu’on lui offre.
Il n’en faut pas plus pour transformer une cour de récréation, délimitée et un peu triste, en un formidable terrain de nouveaux jeux !
L’enfant s’adapte, se réinvente et nous épate !
L’enfant provoque les interactions sociales avec ceux qui l’entourent. Même sans se toucher ! Parfois même sans avoir besoin de se parler (Mettez vos enfants dans un parc de jeux, dans un pays étranger et observez…)
L’enfant est intelligent. Il développe une intelligence sociale bien plus forte que nous adulte, parfois enfermé dans nos certitudes et nos préjugés.
Faisons leur confiance, ils ont toutes les ressources nécessaires pour s’épanouir.
Beaucoup sont venus témoigner sur mes réseaux de la joie, du sourire et du bien être de leurs enfants après leur retour à l’école et je vous en remercie.
C’est une belle leçon de vie que nous donnent les enfants aujourd’hui…
Bien sûr, il serait de bon ton de nuancer les propos, chacun peut vivre des situations différentes, mais l’objet ici est de rassurer en rappelant que nos enfants ont une grande intelligence, résilience, et adaptabilité ! Et surtout qu’ils n’ont pas notre vécu qui nous met trop souvent des barrières.
Au départ, je devais remettre mes filles à l’école. Surtout, parce que je devais reprendre en partie en présentiel, donc par absence de choix. Quand j’ai lu toutes les nouvelles règles pour la maternelle, j’ai hésité pour la petite (3 ans et demi). Et quand sa maîtresse nous a dit qu’elle ne reviendrait pas avant septembre, nous avons calculé avec les congés de mon mari, mes jours de télétravail pour la garder à la maison. Du coup, nous avons laissé le choix à la grande (8 ans et demi). Les copines de sa classe y retournant, elle aurait sûrement fait pareil. Elle avait la possibilité d’y aller 2 jours sans garderie, ni cantine, mais elle a choisi la maison. C’est un choix difficile, quand on a le choix bien sûr, on entend tellement de choses contradictoires. Classe à l’école ou classe à la maison, dans les 2 cas, je trouve que ce n’est pas parfait. Mais c’est rassurant de voir que cette reprise se passe bien pour tes filles. On se dit que tout devrait bien se passer en septembre. Bonne soirée
J’avais également une appréhension, entre les risques et les conditions. Et puis au vu du nombre de bétises que fait mon fils, je me suis dit que cela lui ferait du bien de voir autre chose que son entourage proche.
Finalement, mon fils est ravi malgré les restrictions. Les enfants ont cette capacité d’adaptation phénoménale.
Par exemple là où l’adulte se dit « c’est triste de jouer chacun de son côté dans la cours », mon fils est ravi d’avoir une draisienne avec son nom car seul lui peut l’utiliser, et comme ils sont moins nombreux dans la cour, ils peuvent faire des courses de vélo.
Il faut parfois savoir écouter les enfants !