Il y a un an… {Home Jacking – Vol Garage}

Il y a un an, pikobébé avait tout juste 5 semaines. Nous dormions dans sa chambre au fin fond de notre long couloir.

Comme chaque soir, les volets étaient fermés. J’avais vérifié que la porte d’entrée était verrouillée comme je le fais chaque soir. Je me rappelle encore de la question de mon chéri quand je l’ai rejoint au lit « tu as bien vérifié la porte ? »

Nous avons donné le dernier biberon de pikobébé aux alentours de minuit.

Il y a un an, il y avait environ deux biberons par nuit, pikobébé n’était pas encore reglé et entre les biberons nous dormions du sommeil du juste, un sommeil profond et réparateur.

Il y a un an, vers deux heures de matin, j’ai cru entendre les pattes du chat sur le parquet de la chambre, chat qui dort toujours dehors. J’avais la tête dans le gaz, j’ai vu la porte de notre chambre ouverte et également celle de Melle pikotette, en face. J’ai tenté de marmonner quelques mots à mon chéri, sans beaucoup de conviction et j’ai sombré de nouveau dans le sommeil…

J’ai ré-ouvert les yeux 30 minutes plus tard, cette fois bien réveillée en voyant le chat dans notre chambre…Il y avait quelque chose d’anormal.
Cette fois j’ai secoué mon chéri.
Et très vite on a compris.
Nous nous sommes levés d’un bon…la porte séparant la partie « nuit » de la partie « jour » était fermée, ce qui n’arrive jamais (une porte qui atténue les bruits…la blague !)

On a su très rapidement ce qui s’était passé. Avant même d’aller à la fenêtre (notre premier réflexe, puisqu’on savait), avant même de voir notre porte d’entrée grande ouverte…
SA voiture était partie…Et la familiale aussi par la même occasion.
Ils avaient repéré sa voiture et c’est ce qu’ils étaient venus chercher.

Sa voiture qu’il avait acheté un mois et demi plus tôt, dont il me rabattait les oreilles depuis plus de deux ans, avant qu’il ne cède à se faire plaisir. Mon mec il n’est pas matérialiste pour un sou, mais son kiff ce sont les jolies voitures et le plaisir de les conduire.

S’en est suivi, les gendarmes, les dépôts de plaintes (puisqu’ils avaient embarqué aussi nos papiers en passant), l’enquête de gendarmerie, l’espoir, les heures sans fin au téléphone avec l’assurance, le doute, la galère de ne plus avoir de voitures, de sièges auto et de poussettes (ben oui tout était dans les voitures, sinon c’est pas drôle), le suivi de l’enquête (dont je ne parlerai pas ici)
Et puis surtout la peur et les nuits sans sommeils…à épier le moindre bruit, à faire plusieurs fois le tour de la maison ou du garage au moindre bruit inhabituel, aux réveils au milieu de la nuit à écouter, juste écouter en fixant la porte de la chambre, à ne plus vouloir rester seule à la maison avec les enfants …

Ma voiture familiale a été retrouvée trois semaines plus tard. Elle est passée dans les mains de l’expert, puis du garage pour les réparations (surtout de la carrosserie). Ironie du sort, elle y retourne aujourd’hui pour terminer une partie non prise en compte dans le premier rapport. J’aurai aimé qu’elle me parle, qu’elle me raconte … J’aimerai la vendre pour passer à autre chose et ne pas me rappeler de cet événement à chaque fois que je rentre dedans.

Depuis on dort encore parfois sur une oreille et encore plus avec le retour des journées courtes.
Depuis on verifie deux fois que la porte d’entrée est bien verrouillée.
Depuis les voitures dorment TOUS les soirs dans le garage
Depuis on met l’alarme toutes les nuits.
Depuis, mon conjoint a mis de coté son rêve de voiture et vient d’acheter un véhicule « passe partout » pour ne plus mettre en danger sa famille.

Depuis j’ai des dizaines de questions qui tournent en boucle : Est ce qu’ils nous observaient depuis quelques jours ? Et si les voitures avaient été au garage ? Et si nous nous étions réveillés au mauvais moment ? Et si nous nous étions retrouvés face à eux ? Et si ils avaient embarqué les enfants (ce n’était pas le but, mais ça fait réfléchir puisque nous n’avons rien entendu DU TOUT) ? Et si ils voulaient revenir ? Et si…
On le sait aujourd’hui, nous n’avons pas eu affaire à des petits frappes du quartier et nous pouvons nous estimer chanceux de ne pas nous être retrouvés face à eux. A proprement parler ce n’est pas un home jacking puisque nous n’avons pas été « pris en otage ». Reste que nous avons perdu une part de notre insouciance, qu’ils sont rentrés chez nous, qu’ils ont vu nos enfants dormir…

Cela reste du matériel, nous allons BIEN. Les enfants n’ont rien vu et rien entendu et nous avons tout fait pour les préserver, même si nous avons passé la semaine qui a suivi au radar complet.

Aujourd’hui si je peux vous donner un conseil : laissez vos clés en évidence (le conseil nul !)…plus vite ils trouvent ce qu’ils sont venus chercher, plus vite ils partent…

Je profite de cet article pour remercier du fond du cœur une personne qui se reconnaîtra, qui a su, malgré ses problèmes personnels, répondre présente à toutes heures de la journée, qui m’a écoutée, rassurée…Ces échanges ont été très précieux pour tenir le coup !
Je n’oublie pas nos familles, la nounou et les parents de l’école qui nous ont prêter mains fortes et véhicules.