C’est jeudi, c’est l’interview de la semaine !
Aujourd’hui c’est Lucie-Rose (de pas son vrai prénom) qui nous livre ses réponses jolies réponses ! Je crois être arrivée sur son blog Maman Raconte (ou les cahiers de Lucie-Rose) la première fois pour une sombre histoire de lego duplo sur une banquise.
Maman d’un Lutin de bientôt 5 ans, j’adore sa prose et les légendes de ses photos Instagram, où elle nous conte les pérégrinations de son charmant lutin de fils !
Assez de blabla, je vous laisse découvrir son univers !
C’était Comment Avant (d’avoir des enfants…) ?
Tes réveils le matin ?
Quand j’étais petite, nonna (grand-maman) nous surinait, mon frère et moi, avec ce proverbe italien tout en délicatesse « La sera leoni, la mattinà Coglioni » [soir de lions, matins de couillons]. Ah la sagesse des aïeux ! Si elle avait été devin, elle n’aurait pas mieux prédit à quel point quelques années plus tard, je deviendrais amoureuse de mon oreiller les matins de feue ma jeunesse nullipare. Oiseau de nuit, je pouvais travailler ou festoyer fraiche et pimpante jusqu’au bout de la nuit mais je n’arrivais jamais au bureau avant 9H45 (et encore parce que même à Paris j’habitais à 20 mn porte à porte de mon bureau). Et depuis que Lutin est entré dans ma vie ? Je n’ai toujours pas réussi le pari de me réveiller fraiche comme la rosée alors que je m’endors comme nonna, avant minuit la plupart du temps (hashtag , je-suis-vieille-pour-de-bon). A ma décharge, rien de plus minant pour le repos du guerrier que les nombreux réveils nocturnes pour cause de gloutonnerie quand Lutin était tout neuf, puis d’excès de pipi nocturne et plus récemment de cauchemars à base de loup et de vampires (vive l’école !) ou parce que doudou acrobate s’est carapaté sous le lit.
Ta pause « toilettes » ?
En silence ! Quel luxe inestimable de pouvoir méditer cinq petites minutes en solo… Tout le contraire de cette sensation d’être le Roi Soleil de la maison, scrutée par un public très soucieux de ma bonne santé digestive, et qui met tout son cœur à pousser la chansonnette à mes côtés (pour m’aider à gérer l’affaire vous comprenez) ou bien à martyriser la porte close lorsqu’il est éconduit sur le palier.
Ta décoration de ta maison ?
Jadis épurée, portée par un mobilier tendance industriel. Une déco minimaliste sur certains aspects pour mettre en valeur quelques jolies pièces chinées au gré de nos pérégrinations dans les galeries d’art ou auprès de petits artisans souvent rencontrés sur les routes de nos vacances. Sans oublier un peu de végétation et quelques bougies pour réchauffer l’atmosphère. La même déco qu’aujourd’hui en somme à ceci près que le côté minimaliste a été remplacé par une profusion de plastique coloré qui donne des airs de crèche à ce qui fût autrefois mon salon sacrifié sur l’autel de la prime enfance.
Tes cartes de fidélité dans ton portefeuille ?
Exception faite de la pizzeria du coin qui continue à avoir toutes mes faveurs, je n’étais pas fidèle (ou plutôt mon portefeuille ne l’était pas, entendons-nous bien bandes de petits coquins) parce que les seules enseignes auxquelles j’aurais pu octroyer loyauté et dévouement pour la vie entière (au hasard Louboutin, Vuitton, Hermès) ne m’ont curieusement jamais fait les yeux doux préférant miser sur Kate Middleton (hastag la-vie-est-injuste) plutôt que sur mes modestes économies pour garantir leur chiffre d’affaires… Ceci dit, mon envie de jouer à la poupée avec Lutin m’a rendue fidèle à quelques enseignes comme Jacadi, Petit Bateau, Cyrillus, Sergent Major ou Catimini surtout depuis que je n’ai plus besoin de présenter mes cartes de fidélité qui se carapatent systématiquement quand je les cherche, un peu comme la chaussette bis après un lavage en machine.
Tes sorties aux restaurants ?
Ca n’a pas trop changé ! Ca vous en bouche un coin hein ? Envahir mon portefeuille de carte de fidélités passe encore mais renoncer à la gourmandises alors là je dis non ! On a emmené Lutin au restaurant pour la première fois quand il avait trois semaines et on n’a jamais cessé de l’embarquer avec nous dans nos escapades culinaires planifiées ou improvisées, si bien que les restaurants sur lesquels on l’a volontairement brexité se comptent sur les doigts d’une main en 4 ans et demi. Et en plus vous savez quoi, Lutin étant une fine bouche, il est sage comme une image à table, mangeant (beaucoup), jouant plutôt calmement et tablettant (de plus en plus). Bref un véritable enfant modèle de blogueuse.
Les photos dans ton appareil ?
Dans mon téléphone pré-partum (qui datait l’ère glaciaire), je n’avais aucune photo. Mais un smartphone est miraculeusement tombé dans ma vie à la naissance de Lutin pour être d’emblée squatté par les photos de mon fils : Lutin en sushi à la maternité, Lutin au rayon des œufs du supermarché, Lutin découvrant un pissenlit… Enfin bref des tonnes de photos qui sont mes plus précieux souvenirs. Dans mon appareil photo, je suis passée des photos de voyages et de famille aux photos de voyages et de famille avec Lutin figurant sur 80% des clichés (il est tellement photogénique mon fils !)
Les musiques que tu chantonnais ?
Lynda Lemay, Aznavour, Cali, Benabar, Muse… Qu’est-ce que j’ai pu les écouter et les fredonner ! C’est bizarre mais en ce moment, j’en ai une autre qui me trotte dans la tête « sur le plancher une araignée se tricotait des bottes, sur le plafond un limaçon enfilait sa culotte… ». M’enfin, en cherchant bien on peut trouver de la poésie un peu partout.
Les programmes télé que tu regardais ?
J’adorais Pékin Express ! J’étais même à deux doigts de postuler avec une amie baroudeuse mais la pernicieuse m’a lâchement abandonnée en tombant en cloque. Un an après c’était mon tour, adieu l’aventure sac à dos en terre inconnue… Et puis j’avais des périodes où j’enquillais les émissions politiques (ça ne rigole pas tous les jours à la maison !) et le cinéma sur Canal ou les chaines satellite. Avec la maternité, je suis devenue accro aux séries que je visionne saison par saison, en amoureux, à notre rythme parce que leur format nous convient mieux au quotidien et qu’aujourd’hui une excellente série vaut bien un bon film : The Walking Dead (ma chouchou de tous les temps), The Office (pour se moquer des collègues), Breaking Bad (pour son côté déjanté), House of Cards (politique quand tu nous tiens), Dexter (mon côté pervers), Banshee (parce que c’est du Tarantino tout craché) ou encore Homeland (dans l’air du temps géopolitique) sont mes préférées…
Les livres que tu lisais ?
Vous allez être déçus, je ne lis pas plus aujourd’hui du Dolto ou du Montessori que je n’en lisais avant la maternité ! Je continue à alterner romans de la littérature classique et ceux de la littérature contemporaine, essais littéraires et chick litt, policiers et romans historiques… Bref pas de changement à ceci près que désormais mes neurones sont devenus plus flexibles, passant en un rien de temps des aventures de Loup ou de Pierre Lapin à Tolstoï ou Sophie Kinsella.
Les sorties chez tes amis ?
Très fréquentes, en soirée (presque toujours), improvisées (souvent), déjantées (la plupart du temps), vinifiées (j’ai l’alcool mondain), sans limites horaires (le week-end du moins), fiévreuses (parfois) sur les sujets politiques ou sociétaux, très ludiques (jeux d’ambiance, vidéos, tout y passait, nous sommes très joueurs par ici)… Maintenant, on se voit un peu moins souvent (faut s’organiser et si on peut éviter la culture microbienne, on n’est pas contre !), et aussi plus le dimanche midi « parce que c’est mieux pour les enfants » (pfft, c’est quand on commence à imiter nos parents qu’on prend un coup de vieux) et davantage à la belle saison parce qu’une bande de petits galopins en culotte courte, c’est moins nuisible en extérieur que confinés dans la maison. On parle moins boulot et plus varicelle, on continue à s’animer sur les sujets politiques mais on met régulièrement en pause le débat du moment pour moucher un petit nez, soigner un bobo, vidanger un lutin, pacifier l’ambiance d’une salle de jeux vandalisée par une horde de mini monstres déchaînés. On s’accorde encore le luxe de quelques soirées déjantées en s’organisant très en amont quand la nounou est disponible mais attention au couvre-feu qu’il convient de respecter sous peine de payer une forte amande auprès d’un Lutin matinal et dynamique.
Tes trajets en voiture ?
Comment dire, je n’ai jamais trop aimé les long trajets en voiture préférant de loin l’autoroute au déambulement sur les petites routes bucoliques de France mais là, je suis au paroxysme de mon allergie anti road-trip. Avant au moins j’écoutais la radio ou mes musiques et puis nous tracions vite vite vite pour arriver le plus rapidement possible. Et maintenant, les rares fois où nous partons en vacances en voiture, on écoute en boucle de gaies chansons sur le joli monde de la ferme (j’ai régulièrement envie de faire entrer un loup dans la bergerie pour en finir une bonne fois pour toute avec ces animaux), on s’arrête sagement toutes les deux heures, non pas pour faire plaisir à Bison Futé mais pour vidanger un Lutin qui trouve hautement divertissantes les aires d’autoroute et on cède à la pause déjeuner sur une aire blindée de familles parce que l’horloge biologique d’un Lutin ne pourrait accepter de sauter un repas, fût-il gras et verdâtre. L’enfer je vous dis…
Tes vacances ?
Des voyages, encore et toujours découvrir le monde et ses richesses. Et comme on élève un petit globe-trotter avide de découvertes, on continue à parcourir le monde à trois et ça c’est chouette !
Tes principes d’éducation ?
Ah bon ça existe toujours ça les principes d’éducation ? Bah, je suis de celles qui avait décrété que la sucette ne franchirait jamais le seuil de notre maison et qui a envoyé Chéri Chéri d’urgence à la pharmacie après une nuit blanche en maternité parce que mon Lutin tout neuf avait un besoin énorme de succion. Et puis on fait bien comme on peut quand on comprend que le caprice qu’on avait juré de bannir dans la famille fait partie des phases de développement normales d’un lutin en construction. Une chose n’a cependant jamais évolué : vouloir faire grandir mon enfant dans un environnement aimant, respectueux et bienveillant !
De devenir parents ?
Je travaillais comme une dingue, souvent je ne rentrais pas à la maison avant 20H30 et encore quand il n’y avait pas de déplacements ou de soirées pro. Shopping, musées, théâtres, expos, cinéma, restaurants, soirées avec les copains ou escapades en catimini rythmaient nos week-ends toujours bien chargés. C’est à peine si j’arrivais à trouver quelques moments de calme pour m’adonner à ma passion du scrap. On vivait bien, on était heureux en amoureux mais avec le recul, je me dis que la vie est quand même drôlement plus pétillante à trois !
Question subsidiaire (non obligatoire)(proposée par monsieur évidemment…) : Les galipettes ?
Nécessaires au piment de la vie, avec sans sans enfants ! C’est juste un peu plus compliqué pendant les vacances que nous passons la plupart du temps en hôtel avec l’œil de Moscou squattant la même chambre que nous…
Merci pour ta participation !
Je suis ravie de découvrir un peu plus de ton univers (la tablette au resto, c’est triché !!) (nous sommes aussi passés du coté obscure du repas entre amis le dimanche midi)
Je suis d’autant plus pressée de faire la connaissance de Lutin, qui t’inspire tant smile
Toi aussi tu rêves de participer et répondre à cette interview ? Laisses moi un petit commentaire smile
Sympa cette petite interview ! Je ne suis pas maman mais j’aime beaucoup lire ces « avant-après » :)
http://la-parenthese-psy.com/
Mais si mais si c’est mon vrai prénom, c’est juste que ce n’est pas le premier :)
Et oui je triche au resto et j’assume (d’ailleurs nos voisins de table nous en sont très reconnaissants je pense).
Sinon c’était un plaisir de participer (mais en me relisant, j’ai vu qu’à ta question coquine-indiscrète-demonsieur j’ai écrit « avec sans sans enfants » au lieu de « avec ou sans enfants », une coquille qui venait sans doute de mon trouble).
Et j’espère bien qu’on va bien pouvoir se voir pendant les vacances !!!
bises
Ah ah ah, j’adore le proverbe de la maman Italienne !
Excellent!!! c’est super génial de découvrir une bloggeuse de cette façon là!