MOI en premier, etc …!

Je me rappelle encore de ces compétitions de course du 10 mètres sans obstacles que je faisais avec ma sœur et mon frère. On rentrait de la plage, on sortait en se poussant de l’ascenseur, puis il fallait prendre un virage très serré à 90° pour se ruer sur la porte d’entrée. Le tout en criant : MOI en premier à la douche !

Et depuis quelques semaines je souris autant que je m’exaspère quand j’entends, à la maison, sans cesse cette fameuse phrase « moi en premier ».

Je me rappelle aussi de la tranche de saucisson qu’on cachait sous notre assiette, et qu’on sortait à la toute fin, en tout dernier, l’air triomphant, la mine réjouit, pour narguer l’autre qui n’en avait plus !! (Le voilà donc l’historique de mon addiction au saucisson !) (coucou sister !) (on était même capable de ressortir notre tranche après le fruit…)

Et depuis quelques semaines  je souris autant que je m’exaspère devant leur incessants : « moi j’en ai encore et pas toi »

Je me rappelle de cet esprit de compétition qui nous animait dans la fratrie, encore plus des parties de tennis de table avec ma sœur, grand compétitrice dans l’âme. Bandeau sur la tête, bouteille à portée de main pour se déshydrater et reprendre rapidement des forces (et le dessus sur la partie), regard sévère, elle voulait la gagne (et ça n’a pas changé) !

Et depuis quelques semaines, je souris autant que je m’exaspère devant leur esprit de compétition qui se développe ! 

Il ne se passe pas un moment de la journée où il n’y ai pas débat entre elles, tout y passe : fermer le jus d’orange, faire le café de papa, aller se laver les dents, passer sous la douche, être servi à table, s’habiller, se coiffer…tous les gestes du quotidien, une fois énoncés, sont soumis à la loi du « c’est le premier qui l’a dit qui l’est ou qui le fait « !

Je ne saurai dire si leur faible différence d’âge accentue ce phénomène (toi qui me lit, tu pourras peut être m’éclairer!), même si les 4 et 6 ans qui me séparaient de ma sœur et mon frère n’ont a priori pas changés cela à l’époque !

Conjointement Monsieur « c’est moi qui « a » la plus grosse » est arrivé ! (hop hop hop on ne s’emballe pas mesdemoiselles !).
C’est à celle qui aura le plus gros morceau de pain, le plus grand morceau de banane, le plus de pâtes dans son assiette…
C’est à celle qui partagera la banane, afin de s’assurer de garder la plus grosse partie. Vous les verriez se concentrer, avec leur deux morceaux de banane côte à côte pour comparer. Un batawaf grandeur nature !
C’est à celle qui ensuite tendra le dit morceau, vaillamment vers sa sœur, en disant « c’est moi qui a la plus grosse »

Bref, depuis quelques semaines je m’exaspère mais je souris aussi ! Parce qu’on est probablement tous passé par là étant enfant ! Parce que c’est comme ça qu’elles se construisent et surtout parce qu’elles garderont, je l’espère, des souvenirs de ces gentilles gueguerre, comme cette histoire de saucisson, qui 30 ans après, me fait encore beaucoup sourire !