Ma fille, mon miroir…

Ma grande c’est plutôt le portrait physique de son papa.
Pour tout le reste, on est plutôt du coté de maman. Si tant est qu’on puisse dire qu’il existe un coté ou l’autre.

Il y a des jours, des moments, des flashs où j’ai l’impression de me voir en elle. De retrouver tout ce que petite je n’aimais pas en moi et qui me pourrit parfois encore la vie.
Son hyper sensibilité en premier plan.
Sa gestion difficile de la fatigue et sa façon de réagir quand les nerfs prennent le dessus.
Son insatisfaction chronique.
Sa façon de baisser les bras dès que cela devient trop difficile
Sa façon de faire la forte alors qu’il n’en est rien.
Son refus de communiquer quand elle est vexée, en colère ou frustrée.
Vous voyez, les exemples ne manquent pas…

Parfois ce sont ces « petits » détails qui m’irritent.
Et je m’emporte, je m’énerve contre elle… en comprenant que c’est contre moi que je m’énerve. Contre ce que j’ai été et ce que je suis encore parfois (souvent ?).
Est-ce pour ça que je suis tellement blessante avec elle parfois ?
Est-ce pour ça que je la pousse à s’endurcir ?
Est ce pour ça que je suis si dure avec elle ? (et probablement plus qu’avec sa soeur)
Est ce pour ça que la communication entre nous deux est tellement difficile ?

De mère en fille…

Je veux le meilleur pour mes filles. Je les aime plus que tout, mais j’ai besoin de les protéger, les câliner, les éduquer et leur éviter, surtout, les « faiblesses » de mon caractère.
Je voudrais qu’elles soient fortes, autonomes, débrouillardes, confiantes en elles …tout ce qu’il me manque aujourd’hui pour avancer.

Je ne voudrais pas que ma grande me ressemble, je ne voudrais pas non plus l’éduquer dans l’idée qu’elle répare ce que, moi, j’ai mal « accompli ».

C’est difficile l’image qu’elle me renvoi, l’image de ce que j’ai été et de ce que je suis encore. Mes failles et mes défauts qui me sautent au visage régulièrement sous la forme d’une petite fille de 4 ans. Ces mêmes failles et défauts que j’essayent de gommer depuis des années et qui réapparaissent chez elle comme un miroir qui me renvoi ça en pleine face.

En elle je vois une copie conforme de moi quand j’étais petite. Et j’aimerai l’aider à se construire en faisant abstraction de ça. Parce qu’elle doit se découvrir, expérimenter les aléas de la vie, faire son propre chemin et se développer selon ce qu’elle trouvera sur son parcours de vie.

Je ne lui en veux pas à elle, mais à la petite fille que j’étais et que je vois en elle.
En avoir conscience et l’écrire me semble déjà une bonne étape dans la compréhension de ma fille.
L’aider à se construire sans espérer changer ses traits de caractère qui m’entravent, moi, sa maman …