Son papa et puis c’est tout…

J’ai cet article en tête depuis très longtemps …
L’écrire c’est comme un aveux d’échec.
M’avouer que j’ai raté quelque chose avec ma grande, m’avouer que je n’arrive pas à construire une relation avec elle, m’avouer presque vaincue et baisser les bras de plus en plus souvent.

Ma grande est littéralement accroc à son père. Oedipe étant ce qu’il est, le pédopsy que j’avais rencontré sur le plateau des maternelles m’avait expliqué que c’était trop tôt pour Oedipe et que c’était une phase, qu’il y aurai d’autre moments où elle serait plus proche de moi ! OK, soit, ces moments je les attends toujours … (cela fait 18 mois )

Je pensais que ça s’atténuerait et qu’avec mes quelques mois de congé parental, la tendance s’inverserait, ou plutôt s’équilibrerai…Il n’en fut rien.
Je pensais qu’il fallait lui laisser du temps, être patiente, faire des activités avec elle…Il n’en est rien non plus.

Quand son papa n’est pas là, tout se passe bien. Je peux m’occuper d’elle, l’aider à s’habiller, à se laver, la câliner, jouer et faire avec elle tous les gestes du quotidien.

Quand son papa est là, c’est bien simple, je n’existe PLUS.
Je n’ai pas le droit de la baigner, de l’accompagner aux toilettes, de lui préparer son repas, de la mettre en pyjama, de faire l’histoire du soir, de l’installer en voiture, et j’en passe. C’est un refus catégorique « non c’est papa, avec papa, pas avec toi, pas mamannnn, à coté de papa moi…. »
C’est tout juste si j’ai le droit à mon câlin du soir, avant un tranchant ‘parte maman, parte… ». Alors je m’esquive avant qu’elle ne voit mes larmes couler.

Quand je ne suis pas là, elle me réclame, elle parle de moi. C’est rassurant.
Mais qu’est ce que c’est dur à vivre au quotidien.

Ça passera un jour, mais quand ?
C’est de plus en plus difficile pour moi. je le vis de plus en plus mal et je me pose de nombreuses questions. Je sais que ma grossesse rapprochée m’a « éloignée » un peu d’elle. Je sais que mon travail prenant n’arrange rien. Je sais que je suis moins patiente avec elle que ne l’est son père. Je sais que je suis celle qui ne joue pas avec elle et qui gronde souvent.
Je sais tout ça, mais notre relation est-elle « rattrapable » aujourd’hui ?
J’ai l’impression qu’il est trop tard et j’avoue baisser les bras.

Cependant, on ne force rien.
J’essaye de trouver des moments juste elle et moi, en laissant Papa et Melle pikotette ensemble.
Parfois j’arrive à faire l’histoire du soir lorsqu’on insiste un peu.
J’essaye de ne pas laisser transparaître mon désarroi. Elle n’est pas consciente du mal que cela me fait. Elle n’en joue pas.
Alors je patiente. Je persévère pour créer le lien.

J’ai mal à mon cœur de maman…